Acquérir des parts de SCPI à travers une société, commerciale ou civile, peut s’avérer une solution payante dans le cadre de la gestion d’un patrimoine immobilier. Quel régime fiscal retenir ? Quel mode de détention privilégier ? Les réponses de Corinne Cocceta, responsable immobilier, et Patrick Janel, responsable gestion privée chez Equance.
Acquérir des parts de SCPI à travers une société, commerciale ou civile, peut s’avérer une solution payante dans le cadre de la gestion d’un patrimoine immobilier (et du moment que l’objet social le permet). Les avantages d’une telle opération varient cependant selon le régime fiscal auquel est soumise cette entité.
Si la société est soumise à l’impôt sur le revenu (IR), ses résultats sont alors imposés au niveau des associés et cet investissement ne présente finalement pas de différence avec celui réalisé par une personne physique.
En revanche, la donne change si cette même société est soumise l’impôt sur les sociétés (IS). Dans ce cas, une muraille de Chine s’instaure entre les revenus des associés et ceux de la société, cette dernière étant alors taxée sur son résultat net (ou bénéfice).
Dans ce cas de figure, le démembrement de SCPI présente alors un intérêt majeur. Les parts de SCPI sont ainsi scindées entre la nue-propriété, dans les mains de l’associé, et l’usufruit, détenue par la société.
Une fiscalité attractive pour le démembrement dans une société à l’IS
Pendant la période de démembrement, pouvant aller jusqu’à 20 ans (mais il est recommandé de ne pas dépasser 10 ans), les loyers de la SCPI sont perçus par la société et sont alors imposés au niveau de celle-ci à un taux particulièrement attractif de 15% jusqu’à 38.120 euros de bénéfices et de 28% au-delà de cette somme.
Pendant la période de démembrement, pouvant aller jusqu’à 20 ans (mais il est recommandé de ne pas dépasser 10 ans), les loyers de la SCPI sont perçus par la société et sont alors imposés au niveau de celle-ci à un taux particulièrement attractif de 15% jusqu’à 38.120 euros de bénéfices et de 28% au-delà de cette somme.
Une optimisation possible avec des SCPI allemandes
La société soumise à l’IS a également la possibilité d’optimiser sa fiscalité en acquérant une SCPI européenne. L’intérêt est particulièrement fort dans le cas d’une SCPI allemande. Au vu de la convention fiscale conclue entre la France et l’Allemagne, les loyers de la SCPI ne seront fiscalement pas taxés en France en raison de l’application du prélèvement à la source en Allemagne.
À l’inverse, dans le cas d’une SCPI française, les revenus sont directement soumis à l’IS comme les autres revenus de la société. Il est donc opportun de bien étudier chaque convention fiscale conclue avec la France pour bien connaître et maîtriser le traitement fiscal des différentes SCPI européennes.
Disposer d’une société soumise à l’IS pour acquérir des parts démembrées d’une SCPI présente donc de nombreux avantages fiscaux et patrimoniaux. Attention toutefois à ne pas créer une société soumise l’IS dans le seul but de bénéficier de cette fiscalité avantageuse. Un tel montage pourrait en effet être constitutif d’un abus de droit. Il est donc préférable de saisir l’opportunité d’une société existante pour éventuellement placer sa trésorerie dans ce sens.
Source: le revenu