Celle de 2019 est peut-être la dernière pour un grand nombre de contribuables. Les simplifications promises au contribuable sont-elles au rendez-vous ? Pas sûr au vu de la déclaration des revenus de 2018.
Premier paradoxe, même si nous sommes passés aujourd’hui au prélèvement à la source (PAS), il faut encore s’acquitter de la corvée de la déclaration. Au moins pour trois raisons : 1 Les revenus considérés comme exceptionnels restent imposables ; 2 Il faut vérifier qui a droit à des réductions d’impôt ; 3 Il faut réactualiser le taux d’imposition du PAS.
2018 est une année de transition, pas une année blanche et le passage à un prélèvement contemporain de l’impôt ne se fait pas sans une louche de complexité à la française. Il a nécessité la mise en place d’un mécanisme pour neutraliser l’impôt dû au titre des revenus de 2018. Il s’agit d’un crédit d’impôt baptisé sobrement « crédit d’impôt pour la modernisation du recouvrement » ou CIMR. Qui s’applique aux revenus habituels, mais pas aux revenus exceptionnels
Premier piège de la déclaration 2019, il appartient au contribuable de départager ce qui est un revenu habituel (donc exonéré) d’un revenu exceptionnel (donc taxable).
2018, c’est aussi l’année où s’applique concrètement aux revenus du capital la fameuse flat tax. Pour les contribuables les plus fortement imposés, ce taux de 30 % (prélèvements sociaux compris) semble nettement plus avantageux que le barème progressif. Mais, et c’est le deuxième piège de la déclaration 2019, la solution la plus évidente ne sera pas toujours la meilleure. Le mode particulier du calcul de l’impôt pour 2018 rend l’option pour le barème beaucoup plus attractive.
Une hausse d’IFI pour certains
Le troisième piège guette les redevables de l’impôt sur la fortune immobilière qui bénéficient habituellement du plafonnement. La neutralisation de l’impôt sur le revenu de 2018 se traduira pour eux par une hausse de l’impôt sur la fortune immobilière.
Alors un dernier effort avant la suppression de la déclaration évoquée pour 2020 ? Cette suppression ne sera bien sûr pas possible pour tous les contribuables et se fera obligatoirement au prix de réactualisations digitales en temps réel. Pas sûr que le contribuable y gagne, ni en visibilité ni en tranquillité d’esprit.
Les Echos